La saison chaude, en ce moment caniculaire, est propice aux visites d’édifices religieux et autres vieilles pierres, que j’affectionne autant pour leur fraîcheur que leur sérénité, leur beauté et leur histoire. Mais d’étranges accoutrements étaient arborés cet été, qui gâchait la vue par leur couleur, pâle comme une burqa, mais acide, et dont la coupe et la texture me rappelaient les blouses d’hôpital et la très récente polémique sur leur indécence, puisqu’elles laissent voir les fesses des patient·e·s.
Ces petits ponchos en intissé étaient distribués à l’entrée, à certaines femmes, pas toutes, et apparemment aucun homme, ce qui rend le phénomène encore plus intrigant et pose la question des critères d’attribution. Dans tous les édifices religieux catholiques d’Europe, une « tenue correcte » est exigée, c’est-à-dire : épaules et genoux couverts, donc pas de maillot de bain ni de short ou bermuda, ni débardeur, ni décolleté, pas de casquette ni autre couvre-chef.
Certes, l’on peut comprendre qu’en tel lieu de recueillement, d’élévation de l’âme, le rappel de notre incarnation ne soit pas adéquat. Mais par leur légèreté et leur couleur stigmatisante, ces chasubles trop courtes, trop amples, ne réussissaient qu’à atteindre l’objectif inverse, attirant le regard au lieu de dissimuler les cuisses qu’elles semblent vouloir couvrir, dessinant les silhouettes au lieu de les effacer, troublant ma contemplation des magnifiques pavements de cette cathédrale.
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