Je n’y étais pas revenue depuis près de 15 ans. J’ai retrouvé la ville comme je l’avais laissée, comme si c’était hier, aussi bien que dans mon souvenir, et même mieux. La ville, c’est-à-dire : ses pierres, ses gens, sa diversité.
La cathédrale est toujours là. Sa masse de pierre blanche ravalée, ouvragée, se dresse, froide et silencieuse, sur un ciel laiteux, chargé de neige. Elle nous suit où que l’on aille, surgissant au détour des rues, comme un énorme vaisseau spatial, entre les façades de brique de cette ville reconstruite autour de celle-là qui a su résister aux guerres et qui, aujourd’hui coquette, fait appel aux techniques de pointe pour retrouver sa polychromie d’origine. Je me suis régalée du marché de Noël, avec ses cabanons de bois rouge qui vendent croustillons, vin chaud et fameux macarons d’Amiens, et ses manèges qui transforment le cœur de ville, désormais complètement piétonnier, en parc d’attraction.
L’on pourrait s’arrêter là, mais ce serait passer à côté d’Amiens. Ville diverse. De l’autre côté, en contrebas de la cathédrale, s’étale le quartier Saint Leu : un dédale de bicoques de bois, alignées entre les canaux, avec ses petites boutiques colorées et ses joyeux bars, ses compagnies de théâtre et ses étudiants. Je me souviens du Vents et Marées, une taverne chaleureuse, pleine de BD, dont les baies s’ouvraient au ras de l’eau, à côté de la Librairie du Labyrinthe... Amiens est faite de mondes parallèles.
C’est ainsi qu’après avoir eu autrefois la chance d’y étudier l’art médiéval dans un endroit merveilleux, le Logis du Roy, monument historique du 15e siècle, je reviens, comme traversant les siècles en glissant d’un monde à l’autre, juste à côté, au Cajou 2.0, pour parler de cuisine libre, avec les geeks qui ont passé la semaine à booster des projets informatiques alternatifs lors des H@ckWeeks d’automne. J’ai aussi écouté du jazz et de l’électro dup-hop en buvant des bières au Lucullus, décortiqué des marrons chauds avec des moufles, dégusté un véritable potjevleesch au quai Bélu et rencontré de savoureux « Éleveurs de Pingouins Picards » (EPPLUG)...
Vos commentaires
1. Le 1er décembre 2010 à 22:29, par domi
En réponse à : Retour à Amiens
Bonsoir Romy,
Encore merci pour ta venue.
Je vois que tu parles du « vents et marées », je ne sais pas si tu l’as reconnu, mais Jean-Michel qui tient le Cajou était le tenancier du "vents" :)
Tu repasses quand tu veuux !
Dominique
2. Le 14 novembre 2011 à 10:40, par Romy Têtue
En réponse à : Retour à Amiens
Oui, oui :)
Je suis repassée à Amiens, mais j’ai trouvé le Cajou fermé... j’en surveille le compte twitter pour revenir au bon moment :)
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