Quarante-deux ans

L’âge de la réponse à tout

8 août 2014,
par Romy Têtue

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J’ai atteins l’âge de la réponse à toutes les questions. Quarante-deux. Ce nombre devenu fameux pour être la réponse à la « La Grande Question sur la Vie, l’Univers et le Reste » de la saga de science-fiction humoristique connue sous l’abréviation H2G2, dans laquelle les humains obtiennent d’un superordinateur, après des millions d’années de calcul, ce nombre absurde pour toute réponse, la question restant à préciser [*]. Vénéré depuis par les geeks, ce nombre est partout cité en référence, en autant de clins d’œil à décrypter, jusqu’à constituer le nom d’une école d’informatique. Bien que ne me définissant pas comme geeke, je n’échappe pas à cette superstition du milieu dans lequel j’évolue.

J’avais même une théorie sur l’origine de ce nombre. Pourquoi 42 ? Parce que l’auteur de cette saga déjantée devait être en pleine crise de la quarantaine. De guerre lasse, navré, il aurait inscrit son âge du moment comme réponse à la « grande question sur la vie, l’univers et le reste » qui tiraillait le quadragénaire qu’il était… La question n’est autre alors que ce doute lancinant de la quarantaine, cette interrogation sur le sens de la vie, son absurdité, qu’illustre si bien Le Guide du voyageur galactique. Inconsciemment, j’attendais d’arriver à cet âge-là, pour vérifier. Il eut été plus logique et plus simple de me saisir d’une calculette — mais je ne suis pas geeke, vous dis-je ! Je préfère toujours expérimenter et ressentir par moi-même — pour réaliser que mon hypothèse était fausse : Douglas Adams n’était même pas trentenaire lorsqu’il a proposé à la BBC le feuilleton radiophonique intitulé The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy, qui allait répandre le culte du nombre 42. À moins que ce ne fût sa pointure ? Mais je préfère ma version. En toute confidence, geeke ou pas, je ne pensais pas atteindre un tel âge. Passer le symbolique cap des quatre dizaines en nullipare n’était pas chose imaginable. Le dépasser m’apporta des réponses aussi inespérées que déterminantes.

Que vous dire si ce n’est que j’ai passé cette quarante-deuxième année de mon existence bien heureuse, à avoir effectivement réponse à tout, ce qui n’est pas désagréable et m’a épargné d’avoir à actionner les 42 muscles nécessaires pour froncer les sourcils en signe de mauvaise humeur, m’offrant par là une cure de jouvence inattendue, qui me fit déchoir de la taille 42 pour retrouver la silhouette de mon âge palindromique ; que j’ai enfin daigné lire le Guide du voyageur galactique pour fêter ça, et que j’envie le cadeau d’anniversaire de Douglas pour ses 42 ans : il a pu jouer deux morceaux sur scène avec les Pink Floyd !

Autre confidence, puisque je suis plus tendre et sensuelle que geeke, mon nombre préféré est 69, non pour le produit (en base 13) des deux chiffres qui le composent mais davantage pour sa symétrie formelle, très appréciée de mon cerveau dyscalculique et toute en courbes, et surtout pour le partage et la réciprocité de l’heureuse position amoureuse qu’il évoque. Et puisque me voici partie pour durer, c’est cet autre nombre que vous pouvez me souhaiter atteindre. Et encore davantage pour espérer me voir fêter des noces de nacre.

Salut, et encore merci pour le poisson !

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