On sort du cinéma avec le sentiment de n’avoir rien compris : un peu bête. Avec une certaine difficulté à remettre les scènes dans le bon ordre, à se souvenir de tout, comme un trou de mémoire [1]. Les jours passent et on n’arrête pas d’en parler.
J’ai horreur des énigmes : il faut toujours que j’en cherche la clef.
La clef ? Justement : on voyait partout dans le film, une fichue clef bleue, dont je ne comprenais pas la signification !
Je me suis fait avoir : je ressasse à mon tour, essayant de retrouver le fil de l’histoire, faisant mille hypothèses, comme le personnage principal : amnésique ! Et la boîte que cette clef parvient à ouvrir, elle aussi bleue, parfaitement cubique, parfaitement close, n’est autre qu’une métaphore de la mémoire.
Tout commence par un accident de voiture. Par une brune qui en réchappe et s’endort sur le trottoir pour se réveiller amnésique. Une blonde oie blanche, Betty la prend alors sous son aile, l’aidant à partir à la recherche de son identité.
Au moment où la brune découvre paniquée qu’elle a perdu son nom, Betty lui tend son sac à main, dans l’espoir d’y trouver ses papiers d’identité. Celui-ci ne contient que de l’argent, beaucoup d’argent en grosses coupures, et une mystérieuse boîte bleue. Mais point de nom, ni de prénom.
Plus tard, lorsqu’enfin la boîte bleue s’ouvre, Betty disparaît comme par enchantement, et c’est un tout autre film qui semble commencer.
La brune a rêvé : la blonde Betty n’a jamais existé !
Pourtant, quelques scènes auparavant, la clef du film nous était donnée, au moment même où les deux amies découvraient la clef ouvrant la boîte.
Tout le film peut se résumer à cette scène dans le théâtre : une femme chante avec une force émotive telle qu’elle cause d’incompressibles tremblements à Betty. La chanteuse s’évanouit : ce n’était qu’un play-back.
En fait, rien n’est réel, même si l’on y croit. Tout n’est qu’illusion, à commencer par la première partie du film qui n’est autre que le rêve fait par la brune depuis le moment où elle s’est endormie sur le trottoir. Dans son rêve, ceux qu’elle connaît sont apparus, mais dans des rôles qui ne sont pas les leurs.
La suite du film a une texture plus floue : c’est qu’il s’agit cette fois de souvenirs, et non plus d’un rêve. Entre le temps rêvé et le temps réel, il y a cette boîte qui absorbe la mémoire et la conscience, qui échange les vies. Tout cela n’est que magie et sensations. Il n’y a rien de vrai dans cette histoire. Juste des âmes perdues sur une route sans fin.
Je suis contente : j’ai trouvé la clef qui me faisait défaut !
Vos commentaires
1. Le 25 septembre 2006 à 17:10, par Aska
En réponse à : Mulholland Drive : La clef de l’énigme
Bof je penche plutôt pour la théorie qui nous dit que c’est la blonde (Diane) qui imagine, phantasme un vie qui n’a jamais eu lieu. La première partie du film est le « reve », la deuxième partie sont des bouts de la réalité de ce qui s’est réelement passé. Diane reprend pas mal de ces éléments vrais (cow boy à la fête, nom de la serveuse ’Betty’, etc) dans son reve.
L’idée c’est qu’elle était amoureuse et jalouse de la brune (Camilla) qui l’a laissée tombée pour Adam. Elle engage un tueur pour éliminer Camilla. Une fois morte, le tueur lui donne la clé bleue (la fameuse). Ensuite la blonde se suicide (remords ?).
Soit son « rêve » est celui qu’elle s’imagine juste avant de se tuer, soit c’est le recit de son « âme » après sa mort, une âme qui n’accepte pas encore le fait qu’elle soit morte.
Pour plus de détails :
http://pserve.club.fr/Mulholland_Dr...
c’est l’explication dont je suis le plus proche, à quelques détails près.
2. Le 19 novembre 2006 à 15:08, par clairounette
En réponse à : Mulholland Drive : La clef de l’énigme
désolé ms tu n as pas tout compris !
ce n est pas la brune qui reve depuis le trottoir, regarde le encore et tu verra que c est la blonde qui se met a rever car elle regrette d avoir commandité le meurtre de la brune, du coup elle reve, et dans son reve se fait appeler betty et decide que la brune ne meurt pas, qu elle est juste victime d un accident ; bref regarde le encore tu verras tout s eclaircira
cordialement
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