Mezquita de Córdoba

4 octobre 2006,
par Romy Têtue

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De Cordoue, je n’ai vu que des ruelles qu’on parcourt infiniment, à peu près au hasard, pour toujours arriver à destination, quelque soit l’itinéraire. Des ruelles encaissées, flanquées de façades presque aveugles, où des entrées, aux portes souvent nonchalamment ouvertes, laissent admirer un hall toujours dallé de galets et faïencé de motifs mauresques bleus, blancs, verts et oranges, que l’on devine se prolonger en patio baigné d’une lumière aussi improbable que reposante.
Nulle perspective, nul horizon dans ce dédale de ruelles. Les places elles-mêmes, cernées de façades, se font patios, où des toiles tendues d’un toit à l’autre, tamisent la lumière cuisante du soleil...

J’ai aussi visité cette chose innommable qui n’est plus tout à fait mosquée, mais n’a de cathédrale que le nom. Ce bâtiment déclaré Patrimoine de l’Humanité en 1984 par l’Unesco est une mosquée musulmane transformée (depuis 1236) en temple chrétien. Les sources arabes racontent que, jusqu’à l’arrivée d’Abd ar-Rahmán I (756-788), les musulmans de Córdoba priaient le vendredi dans la mosquée principale, dans la moitié sud d’une église wisigothe qui était partagée avec les chrétiens. Dans son état actuel, et après bien des transformations, le bâtiment est plutôt décevant tant les deux zones demeurent trop distinctes : la cathédrale vient se greffer en son cœur comme une verrue charnue et protubérante au milieu d’un joli visage.
Le dépliant qui accompagne la visite est tout à fait étonnant qui vente l’action de l’Église et invite à la nostalgie de Dieu (de quoi je me mêle !?), tandis que le guide énumère : ébène, acajou, or et argent se comptent en tonnes et dégoulinent du plafond au sol de la partie chrétienne, dans une débauche de formes qui ne laissent nul espace libre où reposer le regard. Il se gargarise de nombres tous plus énormes les uns que les autres, compare la coupole à celle de la chapelle Sixtine du Vatican... Les touristes stupides s’amassent autour de lui dans le cœur de cette cathédrale ostentatoire.
Quelques rares autres, déambulent paisiblement dans cette fascinante et reposante forêt de colonnes, qui aurait pu créer une perspective des plus intéressantes s’il n’y avait eu cette cathédrale verruqueuse et ces chapelles adjacentes pour arrêter le regard. Des colonnes et chapiteaux de constructions romaines et wisigothes préexistantes furent utilisées pour soutenir les arcs doubles et bichromes (brique et pierre) si caractéristiques de la Mezquita de Córdoba, créant l’espace approprié aux besoins du rite musulman qui requiert une lumière diaphane. Il paraît qu’autrefois la mosquée s’ouvrait sur le jardin, et les troncs des orangers qui y sont plantés en poursuivaient le colonage. Ce devait être merveille !

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Vos commentaires

  • Le 11 octobre 2008 à 17:47, par Jacques En réponse à : Mezquita de Córdoba

    Vos commentaires sur la viste de la Mezquita à Cordoue invitent le lecteur à se laisser guider par ses envies et à flâner.
    Quelle est la durée estimée pour la « visiter » ?
    Qu’en est-il des conditions de cette visite.
    j’ai lu sur un site que l’entrée y est gratuite jusque 10 heures.. Cela signifie t’il que ceux qui sont entrés gratuitement doivent quitter à cette heure là ou bien peuvent rester et poursuivre leur « promenade » ?
    Merci déjà pour vos réponses.

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