Ma ville contre la violence masculine

3 octobre 2005,
par Romy Têtue

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Sept nouvelles villes s’engagent dans la campagne de sensibilisation et de prévention contre les violences faites aux femmes, campagne qui a pour originalité de s’adresser aux hommes.

Relancée aujourd’hui, cette campagne sera présentée au journal de 20h ce soir sur TF1. Elle a débuté en septembre 2004 dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis, et cette année ma ville s’engage elle aussi dans cette campagne originale qui comprend un affichage public, l’édition de cartes postales, l’organisation de rencontres, de débats, d’initiatives tout au long de l’année.

Un important comité de pilotage inter institutionnel et associatif (7 Associations et 11 institutions) valide la pertinence et l’originalité de cette campagne conçue par le Studio 106. C’est pas que je les trouvais belles ces affiches, plutôt bof en fait, mais il faut avouer, jolie surprise, qu’elles fonctionnent assez bien dans l’espace public. Voyez vous-même celle que j’ai pu croiser ce matin dans la rue en bas de chez moi :

« Tu es nul si tu la frappes » Jacques 32 ans

Pour la première fois, une campagne de communication s’adresse aux hommes. Après des années de campagnes de sensibilisation à l’adresse des victimes pour leur faire connaître leurs droits, à grand renfort de « brisez le silence ! » et autres « défendez-vous » qui finissaient par devenir culpabilisants à force, ou à l’adresse du grand public, à grand renfort de visages cachés par des cheveux décoiffés comme juste après la baffe, de regards de chiens battus et d’œil poché un peu exhib, voici enfin une initiative intelligente. Sur ces affiches, des hommes s’adressent aux hommes, responsables de l’immense majorité des actes de violences sexistes, pour dire « Hé, si t’arrêtais de cogner ! » C’est plus simple effectivement.

Des messages clairs, explicites : Si je la force, c’est un viol nous dit Régis, 42 ans, Si tu es un homme, tu ne lui parles pas comme ça rappelle Morad, 25 ans, et, mon préféré : Moi je ne frappe pas, j’aime confie Akim, 21 ans.

« Cette campagne correspondait à un vieux rêve. Elle a permis de sortir la violence de la clandestinité. Elle a permis aux femmes de sortir de la honte et de parler enfin des agresseurs hommes. Dans les débats, dans les salles d’attentes, dans les cabinets de consultations, au téléphone, les langues se sont déliées. Des femmes ont parlé, des hommes ont commencé à se remettre en question…

Cette campagne d’affiches a été également relayée par le Palais de Justice de Paris où cent affiches ont été exposées, ainsi que dans des commissariats parisiens. Au delà, cette campagne a été demandée dans beaucoup de villes : Strasbourg, Bordeaux, Montpellier, Brive, Périgueux, Saint-Astier, Caen, Mont Saint Aignan, Cherbourg, Cambrai, Nîmes, Guéret, en Martinique et en Guadeloupe. »

— Emmanuelle PIET, Médecin départemental de PMI, Présidente du CFCV.

La Seine-Saint-Denis est département pilote pour cette campagne, qui devrait être reconduite à l’échelle nationale.

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