Artiste monumentale, grand-mère de l’art contemporain, icône féministe, Louise Bourgeois est morte ce lundi 31 mai, à New York, à l’âge de 99 ans, deux jours après une attaque cardiaque.
Ses araignées géantes en métal, ses marbres lisses et ses étranges cellules nous prenaient par les sens, ne laissant personne indifférent. Née en France en 1911, comme ma grand-mère, mais new-yorkaise depuis 1938, longtemps incomprise des Européens, elle est devenue la femme artiste la plus célèbre du monde en construisant une œuvre intime et universelle à la fois, nourrie de terreurs enfantines, évoquant la famille, la sexualité, la souffrance et la solitude. Elle reste à jamais figée par le photographe par Robert Mapplethorpe dans cette pose saugrenue, poilue et poilante, souriant malicieusement, un phallus appelé Fillette sous le bras... Une très vieille dame juvénile, libre, facétieuse et pas très sage, vient de nous quitter.
Araignée du matin, chagrin.
Vos commentaires
1. Le 1er juin 2010 à 16:14, par la vie devant soie
En réponse à : Louise Bourgeois est morte
L’artiste laisse une oeuvre polymorphe - sculptures, installations, peintures - mais surtout impudique, dérangeante, cruelle, tragique, dans laquelle chacun peut projeter ses fantasmes. Ses Cellules sont des sortes de reconstitutions carcérales du huis clos familial ; ses araignées de bronze géantes ressuscitent la figure de sa mère protectrice - trop sans doute
2. Le 2 juin 2010 à 22:36, par one again
En réponse à : Louise Bourgeois est morte
je me souviens de la fois où je me suis retrouvée en face de son araignée au musée gugenheim à bilbao..c’etait fou..
louise bourgeois n’est pas morte, les oeuvres ne meurent pas, jamais, et les âmes des artistes perdurent avec elles.
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