Les célitrentenaires et le prince charmant

8 juillet 2003,
par Romy Têtue

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C’est la grand mode en ce moment d’être une trentenaire qui se plaint de son célibat. Y’en a comme ça plein autour de moi, c’est l’invasion. Tout le reste va bien, boulot, santé, famille & co, mais non, il faut se plaindre de son célibat, comme si c’était un mal en soi.

Et comme je suis moi aussi célitrentenaire [1] — dans une ville comme Paris où plus de la moitié de la population est célibataire et occupée à tant d’autres choses que les rencontres se font rares, ce n’est que très normal — on me prend à partie et s’insurge que je ne souffre pas de cet état.
Pas une discussion entre filles sans qu’il soit question des hommes, et de leurs innombrables défauts (c’est à se demander pourquoi elles se plaignent de ne pas avoir d’homme !). Il n’est bientôt plus possible de s’entretenir du dernier film/expo/livre vu/lu ni de contempler tranquillement le paysage.


Chez Mistinguette [2], ça prend des proportions inquiétantes : elle s’auto-tire les tarots pour savoir quand elle rencontrera le yatchman riche et généreux qui la demandera en mariage après lui avoir offert diamant, manteau de fourrure, valses viennoises et voyage dans les îles...

À l’inverse, Souris [2], qui habite loin de tout, a opté pour le démarchage direct : elle écume les sites de rencontres du Web et essaye tous les mecs potables les uns après les autres. C’est que, pas farouche, elle joint l’utile à l’agréable dans sa recherche de la perle rare. Sait-on jamais !

Natacha [2], obsédée par son horloge biologique, et lassée d’attendre l’amour fulgurant, a fini par trouver un géniteur en la personne d’un homme marié (ce qui l’assure de n’avoir aucun compte à lui rendre) déjà père de quelques marmots (ce qui l’assure de sa fertilité). Ce n’est pas le premier père de famille qu’elle entreprend, mais celui-ci a bien voulu la monter aux jours du calendrier cochés d’une croix pour signaler l’ovulation, et la voici enceinte jusqu’aux yeux d’un bébé qui ne connaîtra jamais de père.

Pour finir, Ismène [2] ne fait guère mieux : se découvrant enceinte après avoir batiffolé avec un beau saltimbanque en transit entre Paris, Amsterdam, Katmandou et Sao Paulo, elle l’accuse d’irresponsabilité (mais sans songer qu’elle aurait pu penser elle-même à utiliser une contraception !), mais refuse de pratiquer l’avortement qu’il propose de lui payer, croyant dur comme fer que l’artiste changera d’avis dès qu’il verra l’enfant gigoter contre son sein et abandonnera sa vie de bohème pour rester prés d’elle torcher le lardon... ben voyons !


Il fut un temps où je me demandais où étaient passé les hommes, — c’est-à-dire, où donc se cachait un homme qui m’inspirerait l’envie de rester en sa compagnie, voire même de partager un peu sa vie... Il y a de quoi se demander, aussi, où sont passées les femmes. Aucune de ces trentenaires, si célibattante soit-elle ne me fait envie !
La première prend les hommes pour des porte-monnaies sur pied, l’autre pour des godemichés plus vrais que nature, la troisième pour une banque de sperme et la dernière pour de grands enfants à ramener à la raison. Et toutes attendent avec une naïveté effarante l’irruption de l’homme dans leur vie, cet homme, unique et merveilleux, qui changera leur vie. J’ai nommé Monsieur le Prince Charmant.

Entre nous, pour rien au monde je ne voudrais être un homme, si c’est pour jouer au prince charmant pour célitrentenaires. Je préfèrerais encore mon célibat de vieux garçon.
Hééééé, les copines, fouttez-moi la paix avec vos angoisses de vieilles filles. Et vivez donc un peu !

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Vos commentaires

  • Le 2 août 2006 à 17:40, par Vicky Eiffel En réponse à : Les célitrentenaires et le prince charmant

    Salut à toi, mâle de cette génération de célib.

    J’était en pleine recherche sur la forme magique « Prince Charmant » et je succombe devant ce texte criant de vérité. Enfin un homme qui assume et assure en dévoilant le malaise de notre belle génération de femme de l’an 2000.
    Tu n’as pas peur des représailles ?

    En attendant, je voulais te prévenir que ce texte sera diffusé sur le site que j’anime canalonet.com.
    Nous sommes une web TV qui regarde le monde. Loin de la starisation, nous aimons mettre en avant les idées neuves et parlons d’artistes peu ou pas connus du grand public.

    Merci pour ton franc parler. A bientôt, Vicky

  • Le 14 décembre 2006 à 01:36, par Paulo En réponse à : Les célitrentenaires et le prince charmant

    je suis un mec en trop. déj

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