Mais quel est cet hurluberlu qui squatte mon e-mail ? Ah que… mais c’est Johnny !
De retour de vacances, c’est l’angoisse à l’idée de rallumer l’ordinateur et de devoir trier le raz-de-marée de mails qui m’attend… Il va encore falloir actualiser mes règles de tri automatique de courrier, repérer les noms des derniers spam et autres entêtes de mails vérolés, les virus ayant la fâcheuse manie d’éclore en août comme des mouches. Pouah. Et comment retrouver ceux amicaux, noyés parmi ces centaines de spam ?
Je ne sais pas comment je m’y prends, mais je parviens même à remarquer dans la masse quelques spams étranges… En fait, ceux-ci continuent les jours suivants le tri. Ces courriers sont en fait réels, et s’adressent de façon réitéré à un certain Caillou. Je comprends que ce dernier, ainsi que sa femme, sa sœur ou sa mère, puisque que le prénom est parfois féminin, utilisent l’une de mes adresses e-mail comme si c’était la leur.
Une bijouterie en ligne m’apprend ainsi, à moi qui déteste les carats et tout ce qui brille, que la livraison de ma commande de bijoux est différée de 2 à 3 semaines. J’ai même, dans le mail, la citation du Caillou s’enquérant de ce retard et s’agaçant de n’avoir pas eu réponse à son précédent mail. Et pour cause ! Le malheureux a indiqué mon courriel en adresse de réponse, ce qui fait qu’il ne risque pas de recevoir réponse à sa demande, mais aussi que je ne peux le contacter pour lui signaler l’erreur.
Dans les jours qui suivent, je reçois des résultats de tirage d’un jeu de loto en ligne. J’en déduis que Caillou joue au loto. Ah, parce que non, je vous rassure, moi pas, merci, sans façon. Ça ne m’avance guère. Plus grave, une banque me communique le code confidentiel servant à l’identification pour accéder aux services bancaires en ligne, comme si, l’ayant oublié, j’avais demandé à me faire renvoyer mon mot de passe... si ça continue je vais pouvoir vider son compte en banque ! [1]
Caillou continue ses pérégrinations sur le Web, et semble s’inscrire tous azimuts, car je reçois tout un tas de confirmations d’inscription et autres notifications. J’imagine que les pauvres M&Mme Cailloux viennent de prendre une connexion à Internet, d’obtenir leur nouvelle adresse e-mail, et sont en train d’étrenner celle-ci… mal orthographiée sans doute. À une lettre près, ils sont tombés sur un e-mail déjà existant, paf, le mien. Vraiment pas de bol. Ils sont quittes pour recommencer toutes leurs petites inscriptions et autres formulaires en ligne.
Ces courriers non sollicités commencent à m’agacer sérieusement, et après m’être donné la peine de répondre (sans doute en vain, mais sait-on jamais) à chaque société en demandant de prévenir leur client de l’erreur, et à défaut d’avoir trouvé le moindre Caillou correspondant dans l’annuaire téléphonique (il doit être sur liste rouge, encore un parano), je cède à la tentation d’aller m’identifier sur l’un de ces sites. Il faut bien que je trouve un moyen de mettre fin à cette usurpation ! Bien m’en a pris, j’y ai trouvé les coordonnées du Caillou (enfin un moyen de le contacter !!), dont un numéro de téléphone portable que je m’empresse d’appeler. Et qui achève de me hérisser le poil : la voix débile d’un Johnny m’accueille avec une vaste blague beaufisante, ponctuée de « Ah que salut ! Ah que c’est Johnny ! » débilitants. Tel est en effet le message de ce répondeur téléphonique. Ça craint. Pas moyen de savoir si je suis bien chez les Cailloux. Je laisse tout de même un message où j’explique la situation.
J’imagine déjà leur étonnement et leur incompréhension à l’écoute de cette voix inconnue, sortie du bout du Web, qui leur explique que leur e-mail, ben, c’est le mien. J’imagine aussi, étant donné avec quelle légèreté réitérée ils ont fait usage de cette adresse, qu’ils vont mettre quelque temps à se débarrasser du sentiment d’avoir été piraté (ah la phobie du Web, des hackers, des virus, du fichage informatique, Sarko dans mon dos et des caméras dans la rue), avant de réaliser que l’erreur vient d’eux : « mais comment c’est qu’elle a eu mon numéro de tel mobile celle-là ? ». Ben, c’est toi qui me l’a donné, hé, Johnny, en faisant partager ta correspondance privée, me donnant, via mail, accès à tes comptes et infos persos sur Internet.
N’oubliez pas, un ordi, c’est con comme un chien, ça vous obéit au doigt et à l’œil, ça effectue fidèlement vos ordres aussi cons soient-ils. En informatique (comme partout ailleurs ?), l’erreur n’est d’abord qu’humaine.
La leçon à tirer de l’anecdote ? La première chose à faire lorsque vous inaugurez vous nouvelle adresse e-mail, ce n’est pas de vous précipiter sur votre compte en banque pour jouer au loto, casser la tirelire et commander des bijoux, mais bien plutôt de la tester : envoyez-vous d’abord un mail à vous-même, pour vérifier que tout fonctionne bien.
Vos commentaires
1. Le 31 mars 2008 à 15:41, par DROUIN
En réponse à : Le Johnny du mail
usurpation d’identité,
Depuis quelque temps je reçois des publicités diverses et variées émises par moi-même.
De c .d @wanadoo.fr
à c .d @wanadoo.fr
Cette adresse é-mail reprend mon propre nom et prénom, je considère qu’il y a usurpation d’identité.
Que puis-je faire pour arrêter que l’on utilise mon nom sans aucun contrôle.
Merci de me répondre
2. Le 31 mars 2008 à 16:24, par Romy Têtue
En réponse à : Le Johnny du mail
Il s’agit vraisemblablement de tout autre chose : regardez le code source de ces messages pour en découvrir le véritable expéditeur. Vous êtes surtout victime de SPAM. Voici donc qui répondra à votre question : Prévenir le spam
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