La climatisation défectueuse des voitures Mazda

31 octobre 2005,
par Romy Têtue

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Ambiance légère et superficielle de défilé de mode et de sexe marchandé, sexisme, ignorance et vulgarité : ne réfléchissez pas, soyez tendance et achetez !

Voici le dernier spot publicitaire imaginé pour vendre des machines à coudre Singette : sur une musique sympa de défilé de mode, une jeune femme, en tailleur très tendance, s’assied à la machine à coudre, après avoir consulté des croquis et patrons représentant des costumes, et choisi des étoffes en les présentant devant des mannequins peu vêtus, à l’allure de gigolos. Au terme de sa réalisation, la styliste dispose l’un des mannequins dont elle constate (gros plan de la caméra) que le pénis gonfle excessivement l’étoffe légère. On entend alors, dans un soupir d’aise, un petit rire masculin et coquin, aussitôt suivi du slogan publicitaire dit d’une voix virilement suave : Singette, la machine à coudre à réactions, qui laisse entendre que le plaisir est si grand de porter des vêtements confectionnés par des machines à coudre de cette marque, que... ben voilà, quoi... vous avez vu comme moi l’érection consécutive : même un mannequin en bande !

Cette pub, vous ne la verrez pas. Je doute que le BVP cautionne cette évocation sexuelle déplacée, peu en rapport avec le produit vendu, et un peu trop... trop. Et j’entends d’ici Julot maugréer : Singette nous prend pour des hommes-objets, parfaitement superficiels et toujours chauds ou quoi ?!? j’suis pas un gode sur pattes !.

Par contre (bienvenue dans le monde réel), vous pouvez déjà voir celle-ci, qui n’a pas défrisé pas le BVP [1] ni le CSA [2], diffusée à la télévision française en octobre, et visible sur le site de la marque mazda.fr, montrant un jeune homme qui transporte 4 mannequins féminins courts vêtus (bouche pulpeuse, jupe fendue, dentelle des bas et collier de chien)... Au terme de son parcours, le conducteur sort l’un des mannequins dont il constate (et nous aussi, gros plan) que les tétons pointent excessivement sous la robe légère. On entend un rire féminin, aussitôt suivi du slogan, qui laisse entendre que...

La Meute, réseau contre la publicité sexiste, réagit :

« que faut-il comprendre ? qu’il suffit d’un trajet dans cette voiture pour transformer un mannequin de plastique en femme charnelle, soupirant d’aise, riant de plaisir et pleine de désir pour le conducteur ?
Plaisir ? désir ? Un doute me saisit. Y aurait-il encore des hommes, publicitaires ou consommateurs, pour ignorer ces particularités de la physiologie des femmes : la crosse du levier de vitesse n’est pas le clitoris, l’une des zones érogènes féminine, et le durcissement du mamelon est une réaction au froid, pas un indice d’excitation sexuelle. Essaieraient-ils de nous vendre une climatisation polaire ?
Il semble urgent de développer l’éducation sexuelle à l’école, et de prévoir des sessions de rattrapage accéléré pour les publicitaires de cette marque de voiture. »

En véhiculant les stéréotypes très en vogue du micro univers du porno et du sexe marchandé (femme-objet, anatomie féminine fantaisiste, obsession de l’érection), cette campagne publicitaire conçue par une agence allemande en dit long sur les idées rétrogrades que Mazda Europe semble vouloir partager avec ses clients.

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