Ah, y m’ont fait un sale coup pour ma première journée en CDD [1] ! J’étais en train de fermer la porte de chez moi, dring, le téléphone sonne. À 8h30 du matin, ça pouvait être que le boulot, donc pas bon signe du tout. Mon chef à l’autre bout, m’annonce entre deux (pénibles*%¡$ !) coupures de connexion, que la parturiente que je remplace est revenue à l’improviste ! Moi qui avait bossé toute la nuit (et oui, encore), j’ai regardé mon lit avec un bonheur indicible, croyant comprendre que mon CDD tombait à l’eau et que je pouvais donc me recoucher. Que nenni ! m’ont fait venir quand même.
Pourtant, un seul ordi pour deux, c’est pas dieu-sopsible, c’est bien connu : on fout quedalle. Je me suis donc sauvagement tourné les pouces, ce qui est très désagréable — et presque humiliant — quand on est entouré de fourmis très actives et très concentrées sur leur boulot multitâches. Sans compter que, bien qu’étant, moi, temporairement au chômage technique, le boulot, lui, continue de tomber et de s’amasser... autant pour moi ! j’aurais donc double tâche à faire demain, et après-demain, et après-après... crotte.
Finalement, à 16h, à force de courir partout dans la boîte — j’avais annoncé à qui voulait l’entendre que j’emmerderais tellement mes collègues à blablater qu’au bout d’un moment l’urgence serait de fournir le matériel de travail adéquat à cette empêcheuse de tourner rond, sinon la boîte menacerait de couler ;-) — à 16h donc, j’ai eu un nouveau PC, qu’on s’est empressé de câbler sur un beau bureau tout vierge... en plein dans le passage. Déjà qu’en temps normal j’ai des scrupules à surfer ne serait-ce qu’une minute pendant les heures de boulot — ah ! conscience professionnelle, quand tu nous tiens ! —, là c’est carrément l’angoisse, puisque j’ai la moitié de l’openspace [2] dans mon dos, avec le sentiment (paranoïaque, je l’avoue) qu’ils sont tous en train de regarder si je travaille vraiment. Sont occupés à tout autre chose, bien sûr, mais bon...
J’ai essayé de négocier un autre bureau, mais rien à faire : en fait toutes les bonnes places sont déjà occupées, et chèrement défendues par leurs occupants. Du coup j’ai soudain décrypté les subtilités des recoins de notre openspace, et consécutivement, mieux saisi la personnalité de certain(e)s : comme dans les salles de classe, les cancres sont au fond, près du radiateur, dos au mur (comme ça personne ne peut surveiller comment ils glandent ferme). Pour ma part il est bigrement open le space : je suis pile au centre. Désormais je ne vais plus seulement m’engueuler avec les clients au téléphone comme il se doit, mais en plus, je vais me donner en spectacle. Ben qu’à cela ne tienne : y vont m’entendre ! M’fin... encore faudrait-il qu’on m’installe une ligne téléphonique. Et un pot à crayons et des trombones aussi tant qu’à faire. Pask’on a beau dire, un PC ne remplacera jamais un trombone dans l’art de ne pas disperser les feuillets d’un même dossier (papier, s’entend).
Bref, il a suffit qu’on me change de place, et pof ! mon job, je ne le trouve plus marrant du tout. Le charme est rompu. Même leur confit de canard, ce midi à la cantine, me semblait quelque peu fadasse... Bah... plus que huit mois à tirer...
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