Jean-Louis Tornato photographie nos sommeils. Cette nuit, c’était mon tour de dormir sous l’œil infrarouge de l’appareil photo [*]...
« J’ai encore passé toute la soirée devant l’ordinateur à surfer tard sur le Web. La journée a été bonne. J’ai préparé un bon repas pour mes amis. Je suis encore toute émue de les avoir revus. Il y a chez moi un bouquet de jolies fleurs violettes dont je ne parviens pas à retrouver le nom. J’aime ça. Elles vont me tenir compagnie pendant quelques jours encore.
J’ai aussi revu Christophe. Encore réglé des comptes avec lui. J’ai toujours envie de l’embrasser quand je le vois, malgré la rupture. J’aimerais qu’il soit encore possible de dormir ensemble.
C’est lui qui m’a tiré du lit ce matin, par un coup de téléphone.
Pas de nouvelles de Caroline. Ca commence à devenir inquiétant.
J’ai très mal au pied. Je continue le traitement contre les verrues, très efficace. Ca me ravit : je vais bientôt avoir avoir des pieds tous neufs et pouvoir remarcher normalement. Hier matin on a commencé à traiter la plus grosse à l’azote liquide.
J’ai passé la nuit avec un fantôme. Je suis moulue. Comme si un géant m’avait mâchouillé, avant de me recracher dans les draps du lit. Aïe !
J’ai rêvé d’un endroit caché dans un entrepôt ou un parking souterrain. Une espèce de mezzanine lumineuse, que l’on découvrait à plusieurs. Nous en étions ahuris, avec nos lampes spéléo frontales. Changement de décor inattendu. Il y avait là un lit aux draps froissés et encore chauds. Toutes les traces d’une présence : un livre de chevet ouvert, un fruit croqué... Et personne. Comme si l’animal, dérangé dans l’intimité de sa tanière, avait fui. Une lumière tombait comme un rayon de soleil, alors que nous nous trouvions sous terre... »
Paris, nuit du 3 au 4 juillet 2002.
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