Pour expliciter les abréviations, nous disposons de deux balises HTML, <acronym>
et <abbr>
. Quelle différence ? Comment les utiliser à bon escient ?
HTML n’est pas un acronyme. C’est une abréviation, plus précisément un sigle. Rappelons quelques définitions :
- Abréviation
-
(du latin brevis, « court », abrégé en « Abr. »)
Raccourcissement d’un mot ou d’un groupe de mots, représentés alors par une lettre ou un groupe de lettres issus de ce mot.
Exemples : Tél., SNCF, réf., M., sida, etc. - Sigle
-
Ensemble de lettres initiales formant un mot servant d’abréviation.
Exemples : S.A.R.L., R.A.T.P., S.N.C.F., P.-D.G., U.S.A., HTML.
Chaque lettre est épelée et séparée d’un point, lequel est de plus en plus facultatif, surtout sur le Web où il déconseillé car sa vocalisation rend le sigle incompréhensible à la synthèse vocale. - Acronyme
-
Sigle prononcé comme s’il était un mot.
Exemples : OTAN, UNESCO, Assedic, Euratom, Inserm, Wi-Fi.
Les acronymes se prononcent comme des mots ordinaires et s’écrivent en majuscules et sans point. Notez qu’un acronyme lexicalisé (delco, sida, radar, laser) se comporte comme un nom commun : il perd ses majuscules et s’accorde en nombre.
Bien utiliser <acronym>
et <abbr>
Le langage HTML met à disposition, non pas trois, mais deux balises. Notons que seule subsiste <abbr>
en XHTML2 et HTML5 !
Qu’on emploie l’une ou l’autre, le plus important est de bien renseigner l’attribut
title
, qui permet d’expliciter le sens de l’abréviation. Celui-ci est affiché en infobulle au survol de la souris, lu par la synthèse vocale de l’internaute malvoyant, et indexé dans les moteurs de recherche, améliorant d’autant le référencement, pas toujours lu par le lecteur d’écran de l’utilisateur malvoyant et vraisemblablement sans effet sur le référencement.
Utilisez
<acronym>
lorsque l’abréviation doit être prononcée comme un mot. Ce conseil n’est plus valable en XHTML2 et HTML5. Exemples :
- ONU :
<acronym title="Organisation des Nations Unies">ONU</acronym>
- sida :
<acronym title="Syndrome de l'immunodéficience acquise">sida</acronym>
On reconnait bien mieux ces mots en les prononçant plutôt qu’en les épelant, n’est-ce pas ? Il n’est pas toujours nécessaire de les expliciter : on comprend désormais mieux le mot « laser » que son écriture non abrégée « light amplification by stimulated emission of radiation ».
Dans tous les autres cas, pour les abréviations qui doivent être lues lettre à lettre et en cas de doute, servez-vous de
<abbr>
. Exemples :
- HTML & CSS :
<abbr title="HyperText Markup Language" lang="en">HTML</abbr> & <abbr title="Cascading Style Sheets" lang="en">CSS</abbr>
- W3C :
<abbr title="World Wide Web Consortium" lang="en">W3C</abbr>
Sans oublier l’attribut
lang
. On ne précise la langue que lorsqu’elle diffère, ce que l’on évitera en traduisant autant que possible l’infobulle dans la langue du texte. Par exemple, l’infobulle de « FAQ » sera « Frequently Asked Questions » dans un texte en anglais et traduite « Foire aux Questions » dans un texte en français.
Limites et contournements
- Il faut reconnaître qu’il est assez pénible, lors de la rédaction, de signaler ainsi les acronymes et autres abréviations. On se facilitera alors la tâche en n’employant que
<abbr>
, ce qui reste sémantiquement correct puisque tout acronyme est une abréviation. - La tentation est grande d’automatiser la génération des abréviations à partir d’un glossaire prédéfini, comme je le faisais sur ce site, au risque du contresens : « PS » devenait « Parti Socialiste » au lieu de « post-scriptum » et « ie » devenait « Internet Explorer » au lieu de « id est », expression latine qui signifie « c’est-à-dire » [1]. L’automatisation est donc à éviter.
- Les abréviations doivent être explicitées au cas par cas, à la première occurrence, uniquement lorsque c’est nécessaire, sinon
un utilisateur de Jaws qui aurait réglé le logiciel pour entendre la valeur du title risque de ne pas comprendre si il entend que Johnny vient de sortir un Digital Versatil Disc de son dernier concert
[2]. Point trop n’en faut. - Les navigateurs modernes signalent ces balises, généralement par un soulignement pointillé, et affichent le
title
au survol. Sauf Internet Explorer qui ignore<abbr>
. C’est pourquoi beaucoup de développeurs préfèrent n’employer que<acronym>
. Mieux vaut un patch. - Notons que XHTML2.0 va faire disparaître
<acronym>
, qui est obsolète en HTML5. -
Au niveau de l’Accessibilité, ce balisage n’a aucune portée réelle dans les lecteurs d’écrans et navigateurs vocaux actuels, qui ignorent sagement
[3]<abbr>
et<acronym>
, et se réfèrent uniquement à leur logique propre pour tenter de déterminer si c’est prononçable ou non.
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